La solidarité est une qualité humaine très importante. Elle nous permet de prendre soin des autres, et de partager nos privilèges avec ceux qui ont moins que nous. Et comment venir en aide à des populations qui souffrent sinon en leur permettant de vivre en bonne santé. C’est pourquoi l’envoi de médicaments sur les lieux d’intervention humanitaire est un enjeu stratégique, qui a fait beaucoup débat, et tend aujourd’hui à trouver un équilibre vers plus d’efficacité.
Car parmi la dizaine de milliers de médicaments produits par les laboratoires pharmaceutique que l’on peut trouver aujourd’hui, tous ne sont pas efficaces, et certains peuvent même se révéler nocif pour notre santé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’envoi de médicaments a été encadré très tôt par l’OMS, en classifiant ceux considérés comme essentiels.
Si vous souhaitez vous aussi participer à cet élan de solidarité, voici ce que vous devez savoir.
Pourquoi les médicaments sont cruciaux lors d’une intervention humanitaire
Difficile de le nier : les médicaments sont essentiels pour soulager certaines maladies, mais aussi les prévenir (avec les campagnes de vaccinations). Si en Europe, ces derniers nous ont permis d’éradiquer des maladies mortelles comme la variole, ils sont tout aussi indispensables dans d’autres régions du monde, où les prégnances de certaines maladies et les taux de mortalité sont bien plus élevés.
Pouvoir accéder à des médicaments peut donc faire la différence entre la vie et la mort, mais aussi une vie en bonne santé et un handicap. Et les structures de santé existantes, si elles n’ont pas une quantité suffisante de médicaments et des produits efficaces, peuvent se trouver complétement démunies face à la souffrance de leurs concitoyens ;
Au-delà de son efficacité, c’est aussi la formation des personnels soignant qui vont les prescrire et les administrer qui fait parfois défaut. Car mal utilisé, le médicament même le plus efficace peut se révéler dangereux.
Une aide bloquée par les acteurs de l’humanitaire
Malgré une importance qui n’est plus à prouver, l’envoi de médicaments humanitaire dans les différentes régions du monde n’est pas un processus simple à mettre en place. De nombreuses entreprises ou associations spécialisées dans ce domaine, comme Cyclamed en France, se sont vues mettre des bâtons dans les roues par les acteurs de ce secteur. Parmi les grandes ONG humanitaires actives sur le terrain (dont Medecins sans Frontière et la Croix Rouge), ces médicaments collectés auprès des particuliers sont le plus souvent brûlés, pour des raisons de sécurité (puisque leur date de péremption est très souvent dépassée).
Des restrictions ont également été imposées par la loi à partir de 2007 pour limiter voir interdire l’activité de ces entreprises caritatives. En effet, ce type d’initiative est considérée comme contre-productive, puisqu’elles finissent par inondé le marché des pays du Sud en médicaments distribués le plus souvent gratuitement, inihilant complètement les acteurs locaux.
Une nouvelle aide mieux adaptée aux besoins sur place
Les professionnels de l’humanitaire militent donc pour une aide plus adaptée aux besoins sur place, et non pas à un envoi circonstanciel des médicaments délaissés par les français, ou arrivés à terme de leur date de péremption. Suite à l’interdiction des initiatives d’organismes comme Cyclamed, l’urgence était d’apporter une initiative, pour combler les manques sur place.
Les nouvelles organisations qui ont comblé ce vide travaillent aujourd’hui sur un équilibre plus optimal entre l’offre et la demande (pour éviter le marché noir et l’automédication). Médecins du Monde, par exemple, a complètement rationalisé son envoie de médicament et dans son sillage, de nombreuses organisations préconisent l’envoi de dons financiers afin d’acheter les médicaments spécifiques qui manquent cruellement sur place, tout en participant à l’économie locale.